SEMAINE DE LA CUISINE CHINOISE 2 au 9 juin 2014

A ne pas manquer à Paris jusqu'à dimanche !

http://www.chinesefoodweek.com/reservation/

http://www.france-chine50.com/fr/semaine-de-la-cuisine-chinoise

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Tching-Tao


Standing : *****
Accueil : *****
Qualité de la cuisine :*****
Propreté : *****
Prix : *****


Petit rappel historique :Tching-Tao 青岛, Qīngdǎo, Qingdao, “île verte” est un port de la province du Shandong, fondé par les Allemands, et colonie allemande à partir de 1898. La Chine ne le récupérera qu’ en 1922. La ville est célèbre pour ses brasseries, héritage tout germanique, et sa bière à la fameuse étiquette verte Tsing-Tao.


Quant à notre restaurant, il est propre, calme et bon. 
La patronne est charmante, la serveuse est chinoise… je veux dire un peu………. bourrue.
Et la cuisine est honnête, je dirai même vraiment pas mal du tout, en tout cas inattendue dans ce coin perdu, vraiment perdu du 12ème.

La carte, intéressante, propose des plats originaux, souvent de la cuisine de Lu. Bien entendu pieds de cochon et intestins pour les amateurs et j’en connais…………… ou salade de méduse sous toutes ses formes …. mais comme à chaque fois, on n’oblige personne ! Moins roots, la salade maison est formidable (voir photo), étonnant le tofu aux palourdes, j’ai un petit faible pour le poisson écureuil dont je vous parle en détail dans quelques lignes, le poulet croustillant est tout simplement bon, les raviolis à l’eau parfaits, et ils font bien les légumes. Qui dit mieux ?


Tching-Tao, la salade maison
Tching Tao
8, avenue du Bel Air
75012 Paris
Tél : 01 43 07 28 98 
Fermé le dimanche
Métro : Nation


松鼠鱼sōngshǔyú  litt : le poisson écureuil

 C’est un plat de la cuisine de Lu, à la saveur aigre-douce, très prisé et courant dans le nord de la Chine.  La difficulté réside dans le découpage à cru du poisson, souvent une carpe ou un bar, opération délicate pour les non-initiés.
Il convient de lui ôter la tête, puis le débiter en deux filets en prenant soin de les laisser solidaires à la queue,  et ensuite de pratiquer dans la chair des entailles en diagonale dans les deux sens, bien régulières.



On trempe les filets dans le vin doux, puis dans la fécule et on fait frire. La queue va alors se rebiquer, comme celle d’un écureuil. Puis, la sauce au vinaigre et au sucre est réalisée à part dans le wok, elle doit être d’une belle couleur rousse qui contribuera à faire définitivement ressembler le poisson à un écureuil.



YOOM


Standing : *****

Accueil : *****

Qualité de la cuisine : *****

Propreté : *****

Hésitation… Ce restaurant de  dim-sum dont ni les patrons ni les cuisiniers ne sont chinois a-t-il sa place dans mon blog ? En plus lesdits dim-sum ne sont pas formidables  et je n’aime pas écrire des remarques désagréables. Et pourtant je vais en dire quelques mots car si ce déjeuner m’est resté sur l’estomac, je dois dire avoir été séduite par certains aspects de l’endroit.


L’idée est formidable ; un restaurant de dim-sum et uniquement des dim-sum, « comme à Hong-Kong ou à Los Angeles » affirment les deux patrons français qui ont vécu à Hong-Kong.  Le concept est top  et sur la carte rien que des « vapeurs » (18 sortes) servis dans des paniers de bambous.  Les serveurs sont adorables et l’endroit propre, bien décoré et sympa avec ses longues tablées sans oublier la très jolie vaisselle.

Mais revenons-en à ce qu’on y mange : qu’est-ce que les dim-sum et qu’un restaurant à dim-sum 点心 ?

Suprêmes délices, gourmandises de tous les instants,  ils  peuvent  enchanter les papilles. Les points-cœurs littéralement, sont des bouchées de farce diverse enrobées de pâte. Il s’agit en soi d’une branche particulière de la cuisine chinoise, avec des cuisiniers qui s’y consacrent exclusivement. Certains  redoublent d’inventivité pour réaliser chaque jour de nouveaux dim sum aux goûts toujours plus fins et subtils et l’art est difficile.

A Hong-Kong et dans le sud de la Chine, on les déguste plutôt le matin et jusqu’en milieu d’après-midi en accompagnement de thé et dans des établissements qui ne servent que cela et dont les cartes peuvent comporter jusqu’à des centaines de sortes de dim-sum différents ; cette collation s’appelle Yumcha 饮茶, et signifie simplement boire du thé en cantonais. C’est en référence à ce mot que le restaurant dont nous parlons s’appelle Yoom.

Mais  rue des Martyrs, quel dommage, les points-coeurs ne sont point  vraiment délicieux.

La pâte est bien trop épaisse, cela est pardonnable et arrive souvent, on fait avec et je passe.

Par contre la viande, et là l’erreur est fatale, impardonnable, désastreuse, la viande est hachée à la machine or la viande hachée à la machine fait des petites boulettes et devient dure, elle se tasse et se colmate. Alors qu’hachée à la main……….elle s’aère, se libère et s’imprègne des autres ingrédients que comporte la farce pour en révéler toutes les saveurs dans une union parfaite. Jamais, jamais de hachoir électrique pour les farces à dim-sum, le résultat ne peut pas être satisfaisant. Non seulement la texture mais aussi  le goût s’en ressentent. Au Yoom, c’est perdu, pas bons les dim-sum et en tout cas loin bien loin des délices de Hong-Kong et du sud de la Chine. J’en suis triste, l’idée était bonne.

N’empêche, il fallait que j’en parle  même si je doute fort que mes remarques permettent une quelconque amélioration dans la confection des dim-sums du Yoom.  
De grâce, jettez les hachoirs électriques!


YOOM
20 rue des Martyrs- 75009 PARIS
Tel : 01 56 92 19 10, réservation plus que conseillée.




CARNET DE VOYAGE



Standing : *****

Accueil : *****

Qualité de la cuisine :*****

Propreté :*****

Cassolette dite "wok aux crevettes"

Un joli  petit restaurant dans une rues des plus laides et les plus sales de la capitale, c’est mieux que l’inverse….

Carnet de Voyage propose de la cuisine du Yunnan, tout comme dans l’autre établissement des patrons : Carnet de Route, 57, rue du Faubourg Montmartre, 75009.  Là-bas ils servent des spécialités de pâtes et de riz et des plats individuels typiques de leur région.
Mais ici, c’est pour les marmites, cassolettes (qu’ils appellent Wok, lequel est un ustensile de cuisine et non un mode préparatoire) et fondues que l’on se presse, pour ne pas dire s’entasse.

Il est donc mieux d’y aller à plusieurs, d’autant que les plats sont très bien servis, pour pouvoir apprécier par exemple leur excellente spécialité la fondue de canard à la bière.

La fondue aux légumes vous donnera l’occasion de découvrir un subtil assortiment de divers doufu et plantes locales dont les champignons venus spécialement des montagnes du Yunnan.

En optant pour la cassolette, le wok effectivement vous arrivera sur la table. Les aliments y auront été sautés à feu vif pour garder la fraicheur et le croustillant.

Audacieux comme vous êtes, choisissez celle aux anguilles, cela fait partie des denrées dont les Chinois en général tirent le meilleur parti. Exactement comme les tripes qui ne sont mangeables que dans la cuisine chinoise, d’après moi. Vous aurez l’opportunité de  goûter celles-ci mélangées avec du boudin de sang de canard ou de poulet en choisissant la marmite Maoxuewang. Ce plat est une spécialité du Sichuan voisin, la texture du boudin est proche de celle du doufu et est reconnu pour ses vertus tonifiantes. C’est un plat rougeoyant de piments comme le sont toutes les marmites de la carte.


Le succès est au rendez-vous et n’imaginez pas vous y rendre sans avoir préalablement réservé.




Marmites, fondues et cassolettes entre 18,50 et 28 euros, mais c’est pour plusieurs personnes !


CARNET DE VOYAGE
云南三合食府
4 rue de Budapest
75009 PARIS
Tel 01 77 16 34 99
M° ou RER Saint-Lazare
Ouvert tous les jours sauf dimanche matin de 12H00 à 15H00 et de 18H30 à 22H30.



NOODLES ATELIER




Standing : *****

Accueil :*****

Qualité de la cuisine :*****

Propreté :*****

« Casser l’image du resto chinois avec ses  lanternes rouges accrochées à l’extérieur, des mauvaises reproductions de peinture pendues aux murs, le tout ni très propre ni très avenant » ainsi s’exprime la volonté des deux jeunes Chinois gérants du Noodle Atelier sur le site chinois www.xineurope.com.
Ils ont souhaité aménager un espace convivial, propre et joliment décoré, confortable, option contemporain clean et zen ; c’est très réussi. J’apprécie la netteté du lieu, les peintures d’artistes contemporains sur les murs, la déco sobre aux couleurs acidulées et toniques, le sourire des jeunes serveurs. Même les toilettes sont impecs ! Tout ceci est fort appréciable.



Mais qu’en est-il de la cuisine ?

En Chine aujourd’hui, les cuisines de l’ouest, du Sichuan et du Hunan sont à la mode et elles prennent le pas sur toutes les autres. Elles sont les préférées des jeunes. A Paris, il semblerait bien qu’elles viennent détrôner peu à peu, et pour notre plus grand plaisir, l’approximative cuisine cantonaise qui envahissait les tables depuis des décennies. Je n’ai rien, bien au contraire contre la cuisine cantonaise qui est remarquable de finesse et d’inventivité, mais en Chine pas en France. Au fil des années, elle s’est ici affadie, occidentalisée, bref dénaturée. Je ne puis que souhaiter la bienvenue aux cuisines de l’ouest chinois sur nos tables parisiennes. (pour en savoir plus sur la cuisine du Sichuan voir infra onglet….)  Qui dit Noodle Atelier nous dit Pâtes (cqfd).

Oui, les restaurants de pâtes chinois fleurissent à Paris, c’est facile et ça ne coûte pas cher, mais… encore faut-il savoir faire de bonnes pâtes et bien les accommoder. Une des spécialités de notre Atelier, se sont les shoulamian, où les pates étirées à la main (voir vidéo). Ces fines pâtes aux œufs sont servies dans des bouillons bien relevés ou cuites au wok avec d’autres ingrédients et font un repas à elles toutes seules. La carte en comporte une demi-page, aux fruits de mer, aux raviolis crevettes, au poulet, les fameuses pâtes au bœuf de Lanzhou bien sûr, vous les choisissez plus ou moins épicées selon vos goûts et votre résistance au piment.

Si vous n’aimez pas les pâtes pas de problème, les marmites shuizhu dont j’ai déjà tant parlé au fil de ces pages sont excellentes, au bœuf ou au poisson, un peu fortes, mais bon c’est comme ça qu’on les aime !


"La Cité interdite" le plat
Mention spéciale à un plat dont je n’ai trouvé la référence nulle part ailleurs, serait-ce une invention –excellente- du chef ? Il s’agit d’une sorte de terrine de doufu vraiment étonnante et délicieuse. Son nom ne l’est pas moins puisque c’est celui d’un film de Zhang Yimou sorti en 2006 The Curse of the Golden Flower  en français La Cité interdite en chinois 满城尽带黄金管. J’aime bien le principe de baptiser un plat du nom d’un film, cela laisse présumer de l’esprit raffiné et cultivé des maîtres des lieux, dont on soupçonne qu’ils relèvent 
« d’une élégance discrète ».
Impossible d'y aller sans réservation, l'Atelier est un des nouveaux points de rencontre de la jeunesse chinoise à Paris.





NOODLES ATELIER
随意坊
162 rue Saint Denis
75002 PARIS
M° 3 ou 4 Réaumur Sébastopol
Tel 01 40 28 98 98
ouvert du lundi au samedi de 12H à 15H et de 19H à 23H30
le dimanche de 19H à 23H30


LE BISTROT DE PEKIN




Standing : *****

Accueil :*****

Qualité de la cuisine :*****

Propreté :*****


Du côté du Rond-Point des Champs,  oubliez immédiatement  Tong Yan qui offre une cuisine à peu près aussi chinoise que moi, mais précipitez-vous rue de Ponthieu au Bistrot de Pékin.
J’aime bien cet endroit, un vrai petit coin de Chine égaré entre Saint-Philippe du Roule et Franklin-Roosevelt, et avec le sourire en prime. Dans le quartier, il vaut mieux se méfier, la cuisine chinoise y est trop souvent condescendante, traficotée pour  plaire à nous autres, les bœufs parisiens aux palais peu formés aux saveurs chinoises. Ce procès d’intention que forment à notre égard  la plupart des restaurateurs chinois m’agace, et c’est bien pour cela que j’écris ce blog…………….

Au Bistrot de Pékin, la cuisine est chinoise mais pas exclusivement pékinoise comme le laisserait entendre le nom du restaurant, la carte propose aussi une bonne sélection de plats du Sichuan, par exemple les classiques mais délicats « filaments de porc sauce Yuxiang", mais qui s’en plaindrait ?
lanières de porc Yuxiang- Bistrot de Pékin

Dans mes petites fiches, j’ai retrouvé le menu d’un « banquet » qui s’y était tenu l’an passé et auquel j’ai eu le bonheur de participer. J’ai vérifié il y a quelques jours, tous ces plats se trouvent encore aujourd’hui à la carte. Je me suis juste permis d’en réviser les traductions françaises telles qu’elles y figurent et d’y ajouter  la prononciation, pour les amateurs !

Voici donc ce menu :

凉菜 liángcài  
Plats froids

皮牛肉chén pí niú ròu                          Filet de bœuf séché au parfum d’orange
焗鸡yán huo jú jī                                 Poulet étuvé parfumé au sel
拉皮ròu sī lā pí                                   Gelée rafraîchissante aux filaments de porc
豆角má jiàng dòu jiǎo                       Haricots verts en cosse au sésame
刺身木耳cì shēn mù'ěr                              Champignons noirs au vinaigre


菜 rècài 
Plats chauds

宫保虾球gōng bǎo xiā qiú                                    Crevettes sautées à l’impérial
烤羊腿qiān zhāng kǎoyángtuǐ        Gigot d’agneau grillé au feuilleté de soja
腊八蒜烧牛肚là bā suàn shāo niúdǔ     Tripes de bœuf sautées à l’ail mariné
腊肉huí guō là ròu                                      Porc séché sauté au piment du Sichuan
石锅豆腐牛肉shí guō dòu fu niú ròu     Marmite de bœuf et doufu
豉汁蒸冬瓜chǐ zhī zhēng dōngguā        Courges vapeur à la sauce haricot noir


tāng
Potage
酸辣竹笋汤  suānlà  zhúsǔn tāng                       Potage pékinois aux pousses de bambous

主饭zhǔfàn
Céréale
白饭 báifàn                                                  Riz nature

甜品 tiánpǐn
Dessert
香芋卷  xiāng yù juàn                                Beignets de taro au sésame

饮料yǐnliào
Boisson
茶水  cháshuǐ                                             Thé chinois

En plus de ce qui précède, je vous conseille sur leur carte le bœuf au poivre, et les plats à base d’agneau cuisiné avec du piment et du cumin, typiques de la Chine du Nord.

Mes amis  « non-chinois » m’ont souvent fait remarquer que faire son choix sur une carte chinoise était un exercice des plus hasardeux et que de ce fait, ils prenaient toujours la même chose. De grâce,  évitez les sempiternels nems et le porc aigre-doux et risquez l’aventure….Vous n’avez que bien peu de chance d’avoir des mauvaises surprises !

 鱼香肉丝: yúxiāng ròusī:  Filament de viande de porc à la sauce Yuxiang
鱼香 yúxiāng : la cuisine chinoise a déterminé des saveurs différentes et bien définies, elles sont suffisamment nombreuses pour que l’on ne puisse les dénombrer. Yuxiang ne veut pas dire « qui sent le poisson » comme on pourrait le croire, mais « qui utilise les assaisonnements dont l’on se sert pour cuire le poisson ». C’est une saveur typique de l’ouest de la Chine et particulièrement du Sichuan.

焗 jú : cuit à l’étuvé ou à l’étouffé, une des innombrables méthodes de cuisson,
de même que : 
回锅 huí guō:  cuire deux fois avec deux techniques différentes (par ex : bouilli puis sauté)

千张qiānzhāng : très minces feuilles de pate de soja séchée qui peuvent servir à faire des feuilletés.
chǐ : graines de soja fermentées et salées
主饭zhǔfàn : littéralement « la nourriture principale », la base du repas, l’aliment principal, celui qui nourrit. En l’occurrence le riz, mais cela peut-être une autre céréale.



LE BISTROT DE PEKIN     北京食堂

38, Rue de Ponthieu , 75008 Paris
Tél : 01 42 56 50 86 
M° Saint-Philippe du Roule , Franklin-Roosevelt

Tous les jours de 12h à 15h et de 19h à 23h.

Menu déjeuner : 11.80 €
A la carte : 20-40€




















WEN ZHOU

Standing : *****

Accueil :*****

Qualité de la cuisine :*****

Propreté :*****






Wenzhou est une grande ville côtière de la province du Zhejiang, qui de par sa situation, resta longtemps isolée du reste de la Chine. Cette isolement ne favorisa pas son développement et elle resta très pauvre jusqu’il y a peu. Les habitants ont su développer une façon de vivre qui leur est propre. Les «Wen » étaient traditionnellement des petits colporteurs qui arpentaient la Chine pour y vendre de menus objets.
Aujourd’hui Wenzhou est une des villes les plus prospères de Chine, mais elle a connu de très forts mouvements d’émigration ; un Chinois d’Ile de France sur trois serait « wen ». Ils forment une communauté soudée et le quartier Temple-Arts et Métiers constituent leur fief historique depuis plusieurs générations. Les restaurants qu’ils y ont ouverts ont malheureusement fait les frais de plusieurs campagnes de dénigrement dans les médias dont ils ont encore du mal à se remettre et qui les font se montrer particulièrement vigilants sur l’hygiène, se sachant dans le collimateur. C’est sans crainte que vous pouvez donc vous y rendre.



Le petit restaurant le « Wen Zhou », tenu par un couple de « Wen » sert comme il se doit de la cuisine de leur région et un plat en particulier que j’étais aussi heureuse que surprise de pouvoir manger à Paris : La soupe aux trois lanières de poisson battu sān sī qiāo yú, et dont voici l’histoire :



                    Il y a fort longtemps, un vieux moine, supérieur d’une bonzerie à Wenzhou, partit en direction du Fujian pour y chercher des livres saints. Malheureusement à peine eut-il pris la route qu’il trépassa. Son corps fut jeté à la mer. Un de ses jeunes disciples voulu retrouver l’endroit du drame.

 
Alors qu’il regardait la mer, il vit des poissons jaunes scintillants bondir à la surface. Pour lui, cela ne faisait aucun doute, ce jaune était la couleur de la robe du vieux moine. C’étaient bien ces poissons ci qui avaient dû dévorer la dépouille du saint homme. Il monta à la hâte dans un bateau et les pêcha au filet. Les ayant remontés, il passa sa rage sur eux en le battant violement. Mais il en battit tant qu’il ne put tous les ramener à terre. Le capitaine, une fois le moinillon parti, ramassa quelques tranches de poisson battu restantes et les mis à mijoter dans sa soupe. Le goût en était si délicieux qu’il partagea cette trouvaille avec toute la ville. Tant et si bien que bientôt tous les cuisiniers et cuisinières de Wenzhou se mirent à battre les filets de poisson.



 
Aujourd’hui les « wen » savent à peu près tous comment battre le poisson et ils y mettent le plus grand soin. Auparavant, c’était toujours la chaire de sciène –aussi appelé maigre- qui servait à cette préparation, mais ce poisson est devenu onéreux, aussi tout gros poisson sans trop d’arête et à la chair épaisse fait-il l’affaire. Une fois les filets levés, il faut les taper avec le plat du hachoir en ajoutant de la fécule et les retourner régulièrement, jusqu’à ce qu’ils aient l‘épaisseur d’une crêpe. Ils seront ensuite jetés dans l’eau bouillante puis refroidis à l’eau froide, découpés en lanières d’un centimètre de large et enfin rajoutés à un bon bouillon de poule avec des lanières de jambon, de poulet, -d’où le nom « trois lanières »- des champignons et du vin de Shaoxing.





Cette soupe a beaucoup de succès car elle associe diverses saveurs et textures (lisse, croquant, salé, sucré….).











Wen Zhou
18, Rue au Maire, 75003 Paris
Tél : 01 42 74 05 09


M° Arts et Métiers






Horaires :


Lundi - Samedi : de 10:30 à 22:00


Dimanche : de 15:00 à 22:00










温州 Wēnzhōu


三丝敲鱼 sān sī qiāo yú litt : trois lanières-poisson battu


黄鱼 huáng yú sorte de poisson appelé sciène, maigre, courbine ou aigle-de-mer.

 

TARIM

Standing : *****
Accueil :*****
Qualité de la cuisine :*****
Propreté :*****

Poulet korma, brochettes d’agneau, pilau, tchurtchur, laghman, me voici complètement perdue.
Autant vous l’avouer d’emblée, tout ceci ne m’évoque rien...
Il y a bien quelques caractères chinois sur la devanture mais pas un sur la carte, seulement ces noms étranges plus proches de l’Inde et de l’Asie centrale il me semble.


Ouvert en avril 2009 par un jeune Ouïgour d’Urumqi, (autrement dit : un jeune Chinois appartenant à la minorité nationale musulmane et turcophone Ouïgour et venant de la capitale de l'immense région autonome du Xinjiang située dans le nord-ouest de la Chine) voici le premier chinois halal de Paris, de France, d’Europe ? Non, il y en aurait un autre à Munich !


Ici point de porc. Et qu’y mange-ton ?


Ce que je viens de citer plus haut, la carte est brève. Les pâtes (laghman) sont faites maison et on y sert surtout du poulet et du mouton. Les saveurs sont douces, la décoration dépaysante, le patron sympa, l’ensemble est singulièrement exotique aux yeux et au palais.

Plats autour de 10 €.

Restaurant TARIM
74 rue Jean-Pierre TIMBAUD
75011 PARIS
Tel : 01 43 55 04 73

M° Parmentier


Ouvert tous les jours sauf lundi et samedi midi de 11H30 à 14H30 et de 19H à 23H30
cuisine halal : 清真菜 qīngzhēn cài

TIEN HIANG 天香

Standing : *****
Accueil :*****
Qualité de la cuisine :*****
 Propreté :*****


Ils viennent de Shanghai, de Hong-Kong ou de Singapour et ont en commun d’être végétariens. Alors ils se sont retrouvés dans cette rue de Paname pour y ouvrir un restaurant où ils proposent une centaine de plats, garantis cuisinés sans viande ni poisson, sans œuf ni lait.


Si dans toute l’Asie, la cuisine végétarienne est très répandue, elle reste en France complètement marginale. Pour preuve, il n’y aurait que deux restaurants végétariens à Paris, dont Tien Hiang.


A l’inverse de nos amis asiatiques, et si nous avons bien d’autres qualités en matière de gastronomie, nous ne sommes pas très forts en Occident dans la mise en assiette des produits végétaux.Un ami chinois se plaignait (gentiment) des talents de cuisinière de son amie française : «elle jette les légumes dans l’eau bouillante et après elle me les sert comme ça, juste bouillis».


Notre planète regorge de végétaux comestibles, les Chinois les ont essayés et exploités. Ils ne rechignent pas non plus à déguster les algues dont la mer regorge et qui sont excellentes pour la santé. Et puis ils disposent de deux denrées magiques qui sont le soja, le jaune, le noir ou le mungo, et le seitan ou gluten, qui se travaillent de mille façons et qui compensent en protéines.


La cuisine végétarienne est considérée par les Chinois comme la plus sophistiquée, la plus difficile à réaliser. L’art du cuisiner consiste à donner à des ingrédients d’origine végétaux non seulement l’aspect mais aussi le goût de la viande ou du poisson.


Il faut aller dans ce minuscule restaurant (vingt places) aux allures de traiteur chinois où le cuisinier pratique à la perfection cet art singulier de la transmutation des aliments. Les Anglais disent "mock food". La carte se présente comme toutes les cartes de restaurants asiatiques avec une rubrique «poisson», «boeuf», «poulet», «porc», il y a même de « l’agneau » et aussi toutes sortes de vapeurs et raviolis mais l’ensemble est garanti sans le moindre soupçon de produits d’origine animal.


C’est le restaurant consensuel par excellence ; vous y viendrez avec vos amis hindouistes ou bouddhistes (qui pourront réclamer des plats sans ail ni oignon, qui leur sont interdits), juifs ou musulmans, catholiques les vendredis de carême, végétariens voire végétaliens… Même les carnivores aiment.


En plus ce n’est vraiment pas très cher pour de belles portions copieuses. De nombreux plats à moins de 10€.


TIEN HIANG
天香
92 rue du Chemin-Vert
75011 Paris
Tel : 01 43 55 83 88




M° Voltaire, Père Lachaise, Saint Maur




Ouvert tous les jours sauf le lundi de 11H30 à 22H30




végétarien 素 sù

MER DE CHINE 北海酒家

Standing : *****
Accueil :*****
Qualité de la cuisine :*****
Propreté :*****

« La Mer de Chine » existe depuis plus de dix ans. A l’origine, les cuisiniers chinois du XIII° venaient y dîner après leur travail (gage de qualité) et jusqu’il y a peu, la carte était exclusivement en chinois.
Le bouche-à-oreille a là encore fait son œuvre et les Chinois de Paris le connaissent bien.



Il faut dire qu’il a une particularité :
Si vous regardez dans la colonne de droite de ce blog, dans la rubrique « Huit cuisines et encore » vous verrez que je mentionne la cuisine Teochow (ou Chaozhou en mandarin).
Les amateurs considèrent que c’est une des meilleures cuisines de Chine.
Et vous en trouverez là :
Au chapitre des spécialités, le crabe en mue à l’ail, très réussi, ainsi que les crêpes de Teochow aux moules ou aux huîtres viennent nous prouver encore une fois que les Chinois savent cuisiner les fruits de mer.
Mon sang breton s’agace encore un peu plus lorsque le patron nous parle de manger des couteaux, des couteaux? Autant croquer dans du pneu michelin. Et pourtant il avait bien raison d’être fier de son plat (qui ne figurait pas sur la carte ; arrivage massif à Rungis le matin du mollusque dédaigné ?)
Ça m’aurait amusé de tester encore les œufs de cent ans en beignets, mais nous nous étions repus d’un poulet croustillant au citron que je vous recommande tout comme le jarret de boeuf aux cinq parfums, superbe.


Seul inconvénient : le restaurant la Mer de Chine est au milieu de nulle part, dans une rue déserte, loin du métro et des quartiers animés ; exactement comme « Chez Yong » ou « la marmite de boeuf » qui sont aussi parmi mes préférés.


A ne pas manquer.
Tarifs : certains plats sont chers, mais c’est justifié, compter entre 15 et 40€ par personne.


Mer de Chine 北海酒家

159, rue du Château des Rentiers
75013 PARIS
Tel : 01 45 84 22 49

M° National, Tolbiac, Place d’Italie

Horaires : tous les jours même le dimanche de 12H00 à 14H30 et de 19H00 à 01H00.




Cuisine de Teochow (Chaozhou) 潮州菜 cháozhōucài
Crêpes aux moules
潮州毫烙 cháozhōuháolào
烙 lào : cuire des galettes ou des crêpes
Crabe en mue à l’ail
蒜蓉软壳蟹 suàn róng ruan ké xiè

LE MOÏ 金鑫餐馆

Standing : *****
Accueil :*****
Qualité de la cuisine :*****
Propreté :*****

Le restaurant s’affiche vietnamien, on ne sait pas bien pourquoi alors que le cuisinier comme les patrons sont de Shanghai.
Il faut demander la carte « pour les Chinois » et surtout laissez tomber celle « pour les Français », c'est encore une fois la condition pour avoir un dîner typique et inédit.


Pas de quoi sauter sur les banquettes non plus, l’ensemble n’est pas de la grande cuisine, mais il faut goûter le toufu croustillant, frit et croquant sous la dent , les haricots de soja frais sautés avec du radis séché,  qui sont une entrée froide typique de la cuisine familiale shanghaienne tout comme la poitrine de porc blanc à l’ail. En plats chauds vous pouvez essayer le porc sauté aux poireaux ou les petits poissons jaunes frits.
Pour votre info, le « poisson jaune » c’est du maigre que l’on appelle aussi en français sciène, courbine ou aigle de mer. On n’en trouve plus guère sur nos côtes mais il reste très commun en Chine.
Enfin, ce restaurant est très vaste, 200 couverts environ, mais pas grand monde le soir où nous y sommes allés, le karaoké était bien silencieux.



le Moï 金鑫餐馆
8 Saint Marc
75002 PARIS -
tel : 01 40 39 97 15




Ouvert du lundi au dimanche de 11H30 à 15H et de 18H à l’aube. (c'est ce qui est écrit sur la carte, faites attention tout de même)

toufu croustillant 椒盐脆皮豆腐
haricots de soja frais sautés avec du radis séché, 萝卜干毛豆
poitrine de porc blanc à l’ail 蒜泥白肉
porc sauté aux poireaux 回锅肉
petits poissons jaunes frits 干煎小黄鱼 .